20 juillet 2011

Caraïbes

Vous ai-je raconté comment j'ai attrapé ce virus pour l'aviation ?
Bon, en fait, il y a deux versions. Elles ne sont pas opposées mais plutôt complémentaires.
La première est sous la forme d'un divertissement d'enfant et n'échappant pas à la règle je jouais comme beaucoup aux lego vers 6-8ans, playmobils vers 8-10 ans, et à l'ordinateur par la suite. Or, sur l'ordinateur, un de mes premiers jeux fut Flight Simulator, dans l'une de ses premières versions. Vous vous souvenez ? La version où on commence directement sur la piste dans un boeing 747 très simplifié et où on peut lire en bas à gauche de l'écran en rouge "pour desserrer les freins, appuyez sur ";" " !
Je me rappelle y avoir passé plusieurs heures à tenter vainement d'atterrir. Mais j'avais aussi la chance d'habiter sous un cheminement utilisé par la Base 705 de Tours, spécialisée dans le pilotage d'Alphajets qui passaient souvent juste au dessus de la maison familiale à basse altitude. J'ai donc accumulé pendant des années des images d'avions que j'aimais regarder lorsqu'on mangeait dehors l'été.
Et puis il y a les vacances. Nous sommes partis deux fois en Martinique, avec la compagnie Corsair et ses 747 où l'on pouvait encore à l'époque demander à aller voir le cockpit sans qu'on nous réponde que nous menacions la sécurité.



Tout cela mis ensemble, cela fait que lorsqu'à 15 ans, lorsque pour un Noël que nous faisions - en Guadeloupe cette fois-ci - ma mère me proposa de m'offrir un vol d'initiation à la place d'un simple jeu d'ordinateur, je bondis sur l'occasion !
C'est ainsi que je fis mon tout premier vol en tant que pilote sur un Cessna 152 ( 2 places et une banquette à l'arrière ) à l'aéroclub de Saint François avec comme instructeur un ancien tourangeau. Bien que très simple, cette première leçon me parut assez longue et le maintient d'un avion en ligne droite et à altitude constante n'était pas encore tout à fait acquis ( mais presque ). L'atterrissage fut une expérience inoubliable même si je ne faisais qu'accompagner les mouvements de l'instructeur. Ce vol me marqua et ma mère me permit de recommencer à voler une autre fois avant de quitter les Caraïbes.


Quelques années et brevets aéronautiques plus tard, profitant d'une escale en Guadeloupe pendant des vacances dans les îles avec ma mère, nous louâmes une voiture et partîmes en "pélerinage" vers le lieu de mes débuts. De retour à Saint François, rien n'a changé. L'avion sur lequel j'ai fait mon premier vol est encore là. Manque de chance, l'instructeur est en vacances, et j'apprends que je ne pourrai pas le voir. Nous laissons donc un message expliquant rapidement mon parcours depuis mon vol d'initiation et profitons de la présence d'un pilote local pour demander à faire un tour. Nous avons de la chance, il est également instructeur et me permet de voler en tant que commandant sur un Cessna 172 tout neuf avec lui en place droite. Nous réalisons donc un tour de Grande Terre, ce qui représente une moitié de l'île Papillon. Les paysages sont encore plus beaux que dans mes souvenirs. Ils se partagent en deux couleurs : le vert de la végétation tropicale et le bleu profond de la Mer des Caraïbes, de l'Océan Atlantique, et du ciel sans nuages. Nous volons un peu plus d'une heure au dessus de ce paradis tropical avant de nous poser et de repartir le sourire encore sur les lèvres.

Je garde toujours une place spéciale dans mes souvenirs pour cet endroit magique où j'ai découvert ma passion, où elle est devenue réalité. Plus tard, j'ai entrevue la possibilité d'en faire mon métier, mais ça, c'est une autre histoire !

Aucun commentaire: